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Hébergement d'urgence : à Caen, deux opérations policières inacceptables
Samedi 5 mars, la police est intervenue pour empêcher une manifestation de l'Assemblée Générale de lutte contre les expulsions. C'était une manifestation pacifique pour demander l'augmentation des capacités d'hébergement d'urgence, comme d'autres ont déjà eu lieu, sans aucun incident. Cet empêchement de manifester est une grave atteinte à la liberté d'expression. Voilà à quoi sert l'état d'urgence !

Jeudi 10 mars, ce sont les occupants d'un squat qui ont été évacués par la police, et un militant participant à l'aide des « sans-toit » a été interpellé et a passé cinq heures en garde-à-vue. Au passage, la police a tenté de faire passer les personnes en cause pour des délinquants pris en flagrant délit d'intrusion dans une propriété privée, alors qu'elle avait constaté l'occupation plusieurs jours auparavant !

La vérité est toute simple : à Caen, comme dans de nombreuses villes, les hébergements d'urgence sont en nombre insuffisant. Cette pénurie dont l'Etat est responsable crée des problèmes grandissant. C'est pourquoi
des logements vides sont réquisitionnés, permettant à des personnes seules ou à des familles de ne pas rester dehors.

Ces personnes et ces familles sont parfois des migrantEs. Elles devraient être accueillies. Le droit au logement est un droit constitutionnel inconditionnel. Les interventions policières pour vider les squats et intimider les militantEs solidaires, voire détruire des campements précaires comme la « jungle » de Calais, n'empêcheront pas les victimes de la guerre et de la misère de venir chercher aide et refuge.

Nous, organisations solidaires des sans-toit, migrantEs ou pas, et des militantEs qui leur viennent en aide, protestons contre les opérations policières menées ces derniers jours. Opposés à l'état d'urgence, nous exigeons le respect du droit de manifester en toute circonstance. Nous exigeons l'abandon des poursuites à l'encontre des militantEs. Nous exigeons que le droit à l'hébergement d'urgence soit effectif pour tous et pour toutes.

Caen, le 16 mars 2016

Signataires : Alternatiba, ASTI, Comité Amérique Latine, Ligue des Droits de l'Homme, Mouvement de la Paix, Planning Familial, Printemps Ligueur, FSU, union syndicale Solidaires, UNEF, EELV, Ensemble, LO, MRC, NPA, PCF, PG, Isabelle Attard, députée citoyenne du Calvados.
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