manifestation lycéenne contre les réforme Darcos le 18 décembre 2008

L'UNL ainsi que la coordination inter-lycées avaient appelé à cette dernière manifestation avant les vacances afin de prouver que la mobilisation continuait jusqu'au retrait total de la réforme du lycée. Dès 10h, des petits cortèges des différents lycées de la ville convergent vers la place du théâtre qui devient rapidement trop étroite pour accueillir les manifestants. Alors que le cortège principal n'est pas encore parti, quelques responsables s'enquièrent de la situation des lycées de Bayeux, Cherbourg et Saint Lô qui doivent arriver par train à la gare. Seuls, dans un premier temps, les lycéens de Saint Lô ont réussi à prendre d'assaut un train moyennant le paiement d'un aller-retour pour 3 €. Vers 10h15, le cortège, qui a encore grossi, s'élance rue de Bernières. Le premier objectif est d'aller à la gare accueillir les lycéens des autres villes. Une fois arrivé sur le pont Churchill, une scission s'opère entre les lycéens ; certains ne veulent pas aller à la gare de peur d'un blocage. Une grosse partie du cortège bifurque donc avant le pont pour remonter à contre sens le quai de Juillet jusqu'au rond point du Cargö. Seules quelques personnes se dirigent vers la gare alors que les lycéens de Saint Lô (accompagnés de quelques étudiants de l'IUT) via la voie de tram. Le gros du cortège a déjà repris la direction du centre ville par le quai Vendeuvre. Arrivés tour Leroy, ils repartent vers la gare pour faire jonction avec les saint-lois. Celle-ci s'effectue au niveau de la place de la Résistance.
Il y a un moment de flottement car beaucoup de membres de la coordination de lycéenne refusent que l'UNL prenne la mainmise sur la direction de la manif. Il y a alors un petit jeu en tête de cortège pour savoir qui met sa banderole en avant. Finalement, les esprits se calment et le cortège reprend une nouvelle fois la direction de la gare afin d'accueillir les bajocasses. Ces derniers rejoignent le grand cortège au niveau du pont Churchill (environ 150 personnes). Les manifestants longent les quais pour rejoindre la prairie et ainsi se diriger vers la mairie de Caen. On peut alors compter entre 2 500 et 3 000 manifestants. La préfecture est dépassée sans incident et le rond point de la mairie est rapidement envahi. Un sit-in est organisé le temps que les manifestants entourent complètement le rond-point. Le cortège prend ensuite la direction du rectorat. Au bout de l'avenue Sorel, on aperçoit au loin les véhicules de la section d'intervention de la police qui quittent la place Gardin pour le rectorat. Le temps que la police fasse circuler les derniers véhicules bloqués rue Guillaume le conquérant, les manifestants s'engouffre dans la rue à une allure rythmée. Le cortège entre ensuite dans la rue Caponière, on sent une petite tension au sein du cortège car le rectorat est, souvent, synonyme d'affrontements avec les forces de l'ordre. Pourtant, cette fois ci, il n'y aura rien. Le cortège arrive tranquillement devant les grilles qui sont, comme d'habitude, fermées. Quelques slogans sont chantés, des lycéens invitent la rectrice à les rejoindre au son de "Micheline, Micheline" (la rectrice de l'Académie s'appelle Micheline Hotyat). Les organisateurs avaient prévu, au départ, de terminer la manifestation au rectorat mais beaucoup de lycéens veulent continuer. Du coup, les membres de la coordination se réunissent et proposent d'aller occuper une nouvelle fois le périphérique. Mais vu l'heure (12h15), ils estiment plus judicieux de laisser les manifestants se reposer et s'alimenter et de donner un second rendez vous pour une nouvelle action dans l'après midi. Ils prévoient de se revoir à 14h place du théâtre avec les lycéens des autres villes qui seront encore là.

Après la manifestation qui avait rassemblé entre 2 500 et 3 000 personnes, les lycéens s'étaient donné rendez vous à 14h place du théâtre pour une nouvelle action. Il faut attendre 14h30 pour que le cortège s'élance enfin pour prendre la direction du lycée Malherbe afin de récupérer des troupes. Il faut dire que les effectifs sont maigres par rapport à la matine, à peine 700 personnes. Après avoir passé le dit lycée, les manifestants remontent vers le Zénith. Le rond-point qui se situe devant est rapidement occupé. L'objectif premier des manifestants est d'aller bloquer l'entrée de l'autoroute A84 distante d'au moins 5 kilomètres ! Une fois arrivés sur le rond-point, les organisateurs invitent les manifestants à se reposer un peu. Il y a alors des discussions passionnées sur la suite à donner à la manifestation : certains veulent continuer d'aller vers l'autoroute, d'autres veulent bloquer le périphérique sud en prenant l'entrée du zénith. A cela s'ajoute la volonté des lycéens de Bayeux de ne pas trop trainer afin de pouvoir prendre leur train à 16h15. Finalement, le cortège prend la direction du périphérique en empruntant le pont du zénith. A la descente de celui-ci, les Bajocasses, visiblement très mal renseignés, prennent une petite rue sur la gauche, pensant ainsi rejoindre la gare. Du coup, toute la manifestation prend cette direction qui mène nulle part. Après avoir parcouru quelques centaines de mètre, certains lycéens, voyant que la route ne mène à rien, décident de couper les voies SNCF afin de rejoindre la gare. Mal leur a pris car, au même moment, un train en provenance de Cherbourg arrive ! Etant donné qu'il était dans une ligne droite assez longue, il a pu freiner à temps et a réussi à s'immobiliser à une centaine de mètres des lycéens qui traversaient. Heureusement, aucune personne n'a été blessée. Par contre, la police réagit très rapidement, des voitures de la BAC arrivent par le parking du Zénith et prennent en photos les lycéens en train d'enjamber les voies. Il y aurait eu, à cette occasion, deux arrestations mais non confirmées. Pendant ce temps, les autres manifestants, dont une partie continuaient à avancer sur la route qui longeait la voie commencent à se regrouper car la section d'intervention de la police arrive. Plusieurs véhicules se mettent en position près des lycéens. Un RG indique aux manifestants de repasser par le pont du Zénith afin de rejoindre la gare et éviter des incidents. La plupart des manifestants reprennent donc la direction du pont où ils peuvent croiser les policiers en tenue de maintien de l'ordre dont quelques uns bloquent l'accès aux voies. Le maigre cortège repart donc vers le Zénith sur le trottoir. Il n 'y a pas eu de nouvelles interpellations mais on sent l'énervement des policiers. Les Bajocasses ont finalement pu avoir leur train.

66 photos