Manif-action contre les réformes universitaires le 24 mars 2009

La manifestation de ce mardi 24 mars était attendu par beaucoup de participants au mouvement. Après 6 semaines et le vote du blocage de l''université le matin, est ce que la mobilisation irait crescendo ? Malheureusement non, il n''y avait guère plus de monde que d''habitude pour les manifs du mardi. C''est donc environ 500 personnes qui quittent le campus sur les coups de 14h30. Les manifestants se dirige vers les cités U. Le cortège traverse le campus assez silencieusement. Il débarque rue de la Délivrande devant le lycée Laplace. Les manifestants se regroupent et prennent la direction du Péricentre puis du périphérique. A ce moment, on peut noter quelques défections vu la direction prise par la manifestation (et en souvenir de la manifestation du 19 mars dans l''après midi). Arrivée au premier rond point de l''os à moelle de l''échangeur du CHU, une manifestante se détache du cortège et va demander à une policière en civil la possibilité d''entrer sur le périph. Le cortège s''arrête en attendant que la police et la direction de l''équipement mettent en place les barrages nécessaires. Après quelques minutes, la policière indique que la voie expresse est sécurisée. Le cortège reprend doucement sa marche mais, au lieu de prendre la bretelle d''accès au périph, continue sur l''os à moelle et se dirige vers le campus 2. Au grand damne de la police qui vient de se faire berner ! Cela provoque, à l''inverse, l''hilarité parmi les étudiants.
Les manifestants prennent donc la direction du campus 2 par la voie de droite. Au niveau du CHU, ils coupent le terre-plein centrale et se positionnent sur la voie de gauche avec la circulation qui arrive en face. Les motards de la police ont toutes les peines du monde à aller arrêter la circulation. On aurait pu croire à un nouveau tour des manifestants pour ridiculiser la police mais ce changement de file est stratégique. A hauteur du parking du centre commercial Côte de Nacre, la fin de la manif, regroupée derrière une banderole, descend vers le parking pour aller vers les caddies. Le reste de la manif continue sa route et contourne le parking. Devant le campus 2, un deuxième groupe se sépare et se dirige à son tour vers les caddies. Ce qui reste de la manif fait un grand tour et se dirige vers l''entrée n°3 du centre commercial. Les caddies récupérés par les manifestants sont couchés juste devant les 3 entrées empêchant ainsi l''entrée des consommateurs mais pas leur sortie. Rapidement, le service de sécurité de Carrefour arrive et tente, au niveau de l''entrée n°3 d''enlever les caddies mais en sont dissuadés par les manifestants. Tout cela se passe sous les yeux des policiers qui essayent aussi de calmer la situation. Les étudiants distribuent des tracts aux consommateurs sortant qui sont généralement compréhensifs. Mais il y a quand même quelques réflexions du type "les staliniens sont de retour" ou, plus tendancieux, "pourquoi vous bloquez pas les kebabs ! (sic)". Après une heure, les manifestants qui étaient sur l''entrée n°1 rejoignent ceux de l''entrée n°2. Ceux de la 3 se joignent au cortège pour prendre la direction du campus 2. Cette opération de blocage économique à durer une petite heure.
Il ne reste alors plus que 250 personnes. Les manifestants prennent la direction du bâtiment Sciences 1 où se déroulent la plupart des cours de licence. Une fois dans le hall où des appels à la mobilisation sont lancés, les étudiants se lancent dans un printemps des chaises. Toutes les salles sont vidées de leurs tables et chaises. Les craies récupérées servent pour des inscriptions sur les murs et tableaux. Un étudiant, comédien dans l''âme, s''introduit dans une salle de cours. Au bout de quelques minutes, il s''écrie "cela ne peut plus durer, je sors". Du coup, d''autres étudiants quittent la salle et rejoignent le mouvement ! Après 15 minutes, les étudiants se regroupent dans le hall du bâtiment et sortent pour reformer le cortège. Un rendez vous intersyndical est prévu à 17h à la préfecture, le but est d''y aller. Le petit cortège (tout au plus 200 personnes) rejoint le centre ville en coupant par le quartier du Calvaire Saint Pierre et en empruntant des petites rues afin de "jouer" avec la police. D''ailleurs, à un moment, le chant "merci les flics pour le périph" est lancé, les policiers en civil qui accompagnent la manif ne bronchent pas. Arrivés dans le bas du Gaillon par la rue Bosnières, au lieu de remonter sur le campus comme le pensaient les policiers, les manifestants prennent la direction de la rue Gémare puis de la rue Saint Pierre. Ils arrivent avec près de 40 minutes de retard au rassemblement devant la préfecture qui est quasiment déjà fini. Un échange a lieu avec un militant de la FSU qui s''occupe de la sono. Les raisons du rassemblement sont rappelées. Mais cet échange vire vite au règlement de compte après que quelques personnes aient chanté "grève générale". Certains étudiants reprochent aux syndicats présents leur mode de fonctionnement de lutte et les journées espacées de grève. Devant ce triste spectacle, des étudiants rappellent qu''un comité de lutte doit se tenir sur le campus afin de mettre en place le blocage effectif. Cet appel remotive les troupes et les étudiants repartent sur le campus. Les bâtiments Sciences et Lettres sont progressivement bloqués. C''est dans ce dernier que ce tient le comité de lutte, il est alors 20h.

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