Manifestation de popularisation contre la LRU le 7 mai 2009

Les jeudi, depuis plusieurs semaines, sont réservées, pour les manifestations étudiantes, à des actions dites de popularisation. Pour ce jeudi 7 mai, la première action de popularisation consiste à repeindre ce vieux bon phénix. Les banderoles qui servent à mener les cortèges sont disposées autour de la sculpture pour permettre aux peintres d'opérer en tranquillité car des policiers en civil sont présents sur le campus. Le phénix est
repeint en vert et rouge. Le choix des couleurs s'est imposé de lui même : c'était les dernières couleurs disponibles ! Pendant ce temps, d'autres étudiants collent des affiches sur les trams qui passent à la station université. Comme les peintres, ils se sont masqués le visage pour ne pas être reconnus par la police. Par réflexe, d'autres manifestants se couvrent le visage alors qu'ils ne participent pas aux deux actions. La cagoule sera un des thèmes de la manif. Vers 15h, le cortège se forme enfin. Contrairement à l'habitude, il prend la direction de la rue Lecornu et de la Pigacière. Il y a environ 600 personnes. Les manifestants remontent la rue de la Pigacière et, à hauteur des immeubles des saints pères, les banderoles se détachent du cortège pour aller se placer sous les arcades. De nouveau, l'agence Acadomia est la cible des manifestants. Contrairement à la fois précédente, le responsable d'agence a le temps de fermer la porte à clef. Des affiches sont collées sur les vitrines. Un tag est dessiné juste devant la porte « face privée = privé de fac », dénonçant ainsi la privatisation de l'éducation dont Acadomia est partie prenante de par son activité.

Après cette action, le cortège retourne vers le centre-ville via la rue des cordes et l'avenue de la libération. Un arrêt est marqué afin de permettre à un tageur d'inscrire « guerre sociale » sur un endroit très fréquenté près de la tour Leroy. Le cortège s'arrête ensuite devant la CAF. Des affiches sont aussi collées et deux grimpeurs arrivent à accrocher, non sans mal, une banderole sur la devanture qui proclame « non, le savoir n'est pas une marchandise ». Pendant ce temps là, un employé de la CAF, de sa fenêtre, insulte les manifestants. Il est fortement hué par ceux-ci. Quelques mètres plus loin, c'est au tour de l'agence du cours Legendre d'être la cible des manifestants. Comme pour Acadomia, la devanture est refaite avec en plus une inscription à la bombe « le savoir n'est pas une marchandise ». L'employé sort quelque peu furieux de l'agence mais ne peut pas faire grand chose face aux manifestants. Les arrêts de tram, sur le passage du cortège, sont aussi redécorés avec des affiches.

Sur la place de la Résistance, les manifestants se dirigent vers la statue de Jeanne d'Arc. Deux personnes arrivent à se hisser sur la statue et tentent de cagouler la vierge. Après plusieurs tentatives, ils y arrivent difficilement. Une pancarte « contre la LRU » est collée sur son porte drapeau. Jeanne d'Arc passe ainsi pour une manifestante cagoulée, passible d'amende selon le décret Alliot-Marie. Le cortège reprend son itinéraire en direction de la gare. Déjà, des mouvements des forces de l'ordre sont annoncés par plusieurs contacts. Malheureusement pour la police, les manifestants n'ont pas décidé de se rendre à la gare. C'est par le quai de juillet que les manifestants se dirigent vers la prairie. Au détour de la rue du 11 novembre, ils empruntent de nouveau la rue Paul Toutain où se situe le siège de la fédération du Calvados du Parti Socialiste. Des affiches sont collées sur la devanture. Les militants, dont un ancien responsable syndical étudiant, qui se trouvent à l'intérieur sortent sur le perron et tentent de dialoguer avec quelques manifestants mais cela tourne vite au dialogue de sourd. On apprend à cette occasion que le maire de Caen s'appelle monsieur « Druon » car il est remercié pour la mise en place du service minimum dans les écoles. Encore une fois, c'est le siège du PS qui est visé alors que celui de l'UMP reste vierge d'affiches et de slogans... Les manifestants restent moins de cinq minutes devant le local puis ils repartent vers la prairie. Ils y croisent deux bonnes sœurs et certains manifestants facétieux leur lancent « regardez, les bonnes sœurs aussi sont cagoulées! », ce qui déclenche l'hilarité des religieuses et d'une bonne partie du cortège.

Les manifestants se dirigent vers la préfecture. Avant l'arrive du cortège, des gradés de la police se positionnent devant l'édifice public, on les sent erveux. Pourtant, tout ce passe dans le calme, les manifestants s'arrêtent juste devant la poste Gambetta où deux étudiants escaladent la façade afin d'y accrocher la banderole « fac privée = privé de fac ». Après cela, la manifestation continue rue Saint Laurent pour prendre la direction de la rue Saint Pierre. Le nouveau chant à la mode qui se propage dans le cortège est « si tu pends pas Josette, t'auras pas ton semestre, si tu pends pas Josette t'auras pas ton année ; pends, pends, prends la Josettte et t'auras ton année ; pends, pends la Josette et t'auras ton semestre ». La rue saint Pierre est remontée jusqu'à la place Bouchard où la statue du poète Malherbe connaît le même sort que celle de Jeanne d'Arc. En face de la statue, se trouve la rédaction de Ouest France. Cela devient récurrent, la façade est couverte d'affiches. L'inscription « rédaction » est détournée pour former le mot action. Après quelques minutes, le cortège repart vers le campus au son de « on reviendra parce qu'on est relou ». Les quelques 300 personnes encore présentes retournent sur le campus pour le comité de lutte.

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