Manifestation contre la loi travail le 19 mai 2016

Deuxième journée d'action contre la loi Travail de la semaine. Comme mardi dernier, la mobilisation est sensiblement la même. L'intersyndicale a réussi à ce que le départ de la manifestation se déroule place de la Gare, zone déclarée non grata pour les manifestants par la préfecture. Dès 9h, un important dispositif est mis en place aux abords de la gare : les accès au hall, à la gare routière et à l'entré côté rives de l'Orne sont bloqués. Les manifestants arrivent au compte-goutte, certains appréhendant des contrôles inopinés sur le chemin d'accès à la zone. Finalement tout le monde peut librement arriver sur la place et après l'arrivée du cortège cheminot en provenance du dépôt, le cortège se met en place. A la sono, la CGT fait applaudir tour à tour les routiers qui ont occupé le périph la veille, les étudiants "qui se battent depuis deux mois" ainsi que les intermittents.

10h40, le cortège s'élance en direction de la rue de la Gare dans un nuage de fumée provoqué par les fumigènes et autres artifices pyrotechniques des cheminots. Le parcours est assez classique puisqu'il remonte l'avenue du 6-Juin ; parallèlement, la section d'intervention remonte la rue Saint-Jean à la même vitesse que le cortège. L'objectif de la manif est de rallier le phénix de l'Université. Arrivés au pied du château, les manifestants basculent vers la rue de Geôle. Au passage devant le Quick, quelques manifestants collent des affiches sur la devanture, des intermittents décident de manifester à l'intérieur de l'établissement avec leur fanfare, le tout dans une ambiance bon enfant et sous l'étroite surveillance de la police qui est déjà sur les dents.

La manifestation arrive à sa destination finale une petite heure après être partie. Alors que certains pensent déjà à se restaurer, des appels sont lancés au sein du cortège pour une nouvelle action. De son côté, la police stationne en bas de la rue Lecornu, prête à intervenir. Midi moins 10, un second cortège part du phénix et prend la direction des cités universitaires au dessus du campus, le pas s'accélère rapidement. Une fois le terrain de sport dépassé, les manifestants s'engagent dans l'avenue de Bruxelles, c'est à ce moment que déboule la section d'intervention qui roule au milieu des manifestants. L'un des véhicules fait un écart et roule sur le pied d'une des manifestants. Elle est évacuée plus tard par les pompiers (elle a 2 jours d'ITT et devra porter des béquilles et faire de la rééducation). Les manifestants ont réussi à prendre de court la police et traversent la rue du Père-Sanson pour arriver sur le talus du périphérique peu après la sortie vallée des Jardins. Pas loin de 200 personnes arrivent à prendre d'assaut la voie intérieure du périphérique sur les coups de midi. De son côté, la police fait le tour et arrive par l'entrée vallée des Jardins. C'est maintenant un face à face tendu sur la route. Le temps que les renforts de police arrivent et une première charge est lancée à coups de lacrymogène. Un manifestant est interpellé à cette occasion. Les manifestants refluent vers le CHU puis passent sur la voie extérieure du périph. La ligne de policiers avance aussi afin de repousser les manifestants. Au niveau de l'entrée du CHU vers la voie extérieure, une rangée de policiers se met en place pour empêcher une remontée. Les occupants se dirigent alors vers la sortie CHU du périph intérieur et remontent avenue Côte-de-Nacre. Les policiers les suivent et poursuivent leurs charges pour repousser les manifestants visiblement sur le campus. Au Péricentre,des lacrymos sont lancées et une personne fait un malaise. La situation se fige pendant de longues minutes avant que le cortège reprend son chemin vers le campus via la rue du Moulin-au-Roy puis les pelouses du campus.

Une fois arrivés en bas des pelouses, les manifestants se dirigent vers l'amphi Tocqueville, symbole de la lutte étudiante contre la loi Travail. Il est dans un premier temps question de tenir l'AG devant l'amphi (qui est fermé et gardé par un vigile). Mais des personnes arrivent à trouver une porte non fermée et pénètrent dans l'amphi, les autres portes sont rapidement ouvertes et une grosse partie des manifestants s'y engouffrent. Il faut moins de deux minutes à la police pour arriver sur les lieux par la rue du Magasin-à-Poudre et intervenir. L'intervention est assez violente, des coups de matraques sont donnés puis des grenades lacrymogènes sont lancées sur les manifestants. La police reprend l'amphithéâtre et garde les manifestants à bonne distance. Ces derniers sont regroupés devant la maison de recherche en sciences humaines (MRSH). Alors qu'aucun projectile n'a été lancé (des appels réguliers ont été faits par mégaphone), une deuxième charge est effectuée par la police pour repousser les manifestants sur les pelouses du campus. De manière régulière, des lacrymos sont lancées pour éloigner les manifestants tandis que la BAC, postée au niveau de la galerie vitrée, fait des incursions afin de choper des personnes. Après près d'une demi-heure de face à face, les manifestants se regroupent devant l'ex BU Sciences et décident de quitter le campus pour se rendre au théâtre des Cordes. La police se retire elle aussi du campus sous les yeux médusés de plusieurs enseignants et étudiants. Au théâtre des Cordes, une AG est organisée à 16h pour faire le point sur la situation. Peu avant 17h, la section d'intervention rentre au bercail.

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